Expositions d'artistes - Lyon
L'Age d'Or de la Peinture Lyonnaise
L'Age d'Or de la Peinture Lyonnaise1807-1920 Galerie-mezzanine - LCL Crédit Lyonnais Entrée gratuite Du lundi au vendredi de 9h à 17h30 Commissaire d'exposition : Alain Vollerin
Alain Roll réarchitecture la Nature et le Réel... J'ai voulu démontrer, et cela n'avait jamais été fait aussi clairement avant moi, comment Lyon était devenue au XIXe siècle, la seconde ville de France en matière de peinture, après Paris. Et comment, elle avait accueilli très tôt, après quatre ans de guerre mondiale, la Modernité cézannienne par l'irruption du groupe Ziniar, en 1920. Dans mon livre, j'ai décrit la volonté de Napoléon 1er d'encourager la formation d'artisans peintres pour les besoins des Fabriques de soieries, provoquant la réouverture de l'école des beaux-arts, en 1807, après le sinistre épisode du Siège de Lyon. Notre école de fleurs fut alors renommée. On venait de toute l'Europe pour admirer au musée les compositions d'Augustin Thierriat, d'Antoine Berjon, de Simon Saint-Jean, etc. J'ai évoqué la réaction de François Artaud, directeur du musée, qui s'opposa à Pierre Révoil sur la question de la dimension artistique des élèves de l'école des beaux-arts de Lyon, ce qui donna naissance au Salon des Amis des Arts. Question qui sera relancée, quelques décennies plus tard, par l'arrivée de Joseph Guichard.Je suis revenu sur le développement de l'oeuvre de ceux qu'on nomme « Troubadours » et dont l'aventure commença à Paris, dans la classe de Jacques-Louis David.J'ai évoqué les dissensions dont les origines étaient souvent politiques qui amenèrent à l'éviction d'Antoine Berjon, entré à l'école comme professeur, en 1810. Mais aussi, l'ostracisme dont fut victime Joseph Guichard, qui fut élève d'Ingres et Delacroix, belle évolution vers la Modernité, mais qui se heurta au pouvoir de certains caciques, comme le sculpteur Fabisch. J'ai étudié la présence dans le contexte lyonnais des disciples d'Ingres, et particulièrement des frères Flandrin, mais aussi d'Alexandre-Simon Mazeran, de Michel Dumas (qui fut l'attentif professeur de Tony Tollet), et de Sébastien Melchior Cornu.J'ai découvert pendant ces recherches une date fabuleuse : 1833. Année, ou Jean-Claude Bonnefond, alors directeur de l'école, conçu pour l'offrir justement au parisien Victor Vibert, la classe de gravure qui fit naître de nombreuses vocations, en une époque où le livre, les multiples journaux et les revues réclamaient des images. Bien entendu, il n'était pas question d'oublier les luministes de l'école de Morestel portés vers la gloire par la critique d'art après leur mort : Ravier, Carrand, Vernay, mais aussi d'Auguste Balouzet et François Lépagnez. Mais, je voulais surtout mettre en avant ceux qui figurent injustement dans « les Interstices » : Claude Dubiez, Eugène Brosse, Girard Saint-Jean, Joseph Brunier, Clovis Terraire, etc. En résumé, j'ai voulu relever trois axes du fonctionnement de l'activité artistique à Lyon au XIXe : premièrement, la formation à l'école des beaux-arts, deuxièmement, l'entrée dans un salon pour rencontrer des collectionneurs ( le plus illustre et le plus efficace fut le Salon de la Société Lyonnaise des Beaux-Arts), et troisièmement, la réception de l'amateur dans l'atelier spécialement aménagé à cet effet. Comme vous le constatez, rien n'était laissé au hasard. Il s'agissait bien d'une activité artistique, générant un véritable marché. Très souvent, les artistes étaient aussi professeur dans le public, comme Tony Tollet, ou dans le privé, comme Pierre Bonnaud qui eut pour élève Adrien Bas. Une première version de cette exposition fut présentée l'an dernier, à Morestel, à la Maison Ravier. Alain Vollerin |
Exposition Emile Cohl
L'Ecole Emile Cohl Galerie-mezzanine - LCL Crédit Lyonnais Entrée gratuite Du lundi au vendredi de 9h à 17h30 Commissaire d'exposition : Alain Vollerin
Après Tony Tollet, Adrien Bas, Georges Albert Tresch, Antoine Chartres, Jean-Albert Carlotti, Antoine Sanner, Gilbert Pécoud, Marc Josserand, Alice Gaillard, Paul Siché, Jacky Chevasson, Joël Réal, Alain Roll et récemment Lara Rolland, il était logique de nous tourner vers l’avenir en accueillant les élèves de l’Ecole Emile Cohl, fondée en 1984 par Philippe Rivière, ancien professeur de l’école des Beaux-Arts de Lyon, assisté par Roland Andrieu. Emile Cohl (1857-1938) dessinateur français est considéré par les spécialistes, comme l’inventeur du dessin animé. Quel magnifique étendard pour construire un projet d’envergure international répondant à une profonde défaillance pédagogique. En effet, en 1968, des esprits aveuglés par une passion frénétique pour la Modernité décidèrent, emportés par leur admiration pour l’Art Abstrait, de réduire ou de supprimer l’enseignement du dessin dans les écoles d’Art. Le dessin et ses adeptes étaient moqués. On les considérait comme démodés, comme ringards. Je me souviens dans les années quatre-vingt d’une autorité, alors indiscutable, m’affirmant : « Vous savez Alain, le dessin est mort. Désormais, ce sera le règne de la vidéo… » Quel aveuglement ! Heureusement, la roue tourne, jamais, on a plus aimé le dessin qu’aujourd’hui. Partout, il est de retour, et même dans la dernière Biennale d’Art Contemporain de Thierry Raspail. Pendant cette longue traversée du désert où le dessin et la peinture figurative étaient proscrits, il fallut de l’audace pour relever le défi de perpétuer l’étude de techniques ancestrales tout en se tournant vers la Contemporanéité, celle de la Bande dessinée, du film d’animation, l’illustration, multimédia et jeux vidéo. Tout avait commencé avec une cinquantaine d’élèves, ils sont à ce jour plus de quatre cents cinquante. Partout, la création a pris le pouvoir. Il faut dire qu’il y avait de bons maîtres : Yves Got, François Crozat, Jean Mulatier, Jean-Michel Nicollet, Jean Claverie, Lax, Olivier et Jérôme Jouvray, Benoit Chieux, Vincent Copéret, Marc Albinet, Isabelle Chatellard, Maurice Garnier, Rebecca Dautremer, Emmanuel Perrier, etc… Ces formations débouchèrent sur les métiers du XXIe siècle porteurs d’emplois : l’Infographie et le Multimédia. L’illustration retrouva un noble statut. La bulle Internet devenait un territoire d’expériences et de réussites. Nous souhaitions ouvrir la mezzanine de LCL devenue une vitrine de l’art tournée vers l’activité citadine aux représentants de la nouvelle génération artistique. Alain Vollerin
|