L'Age d'Or de la Peinture Lyonnaise

 L'Age d'Or de la Peinture Lyonnaise

1807-1920

Galerie-mezzanine - LCL Crédit Lyonnais
18 rue de la République 69002 Lyon
Métro et Parking Cordeliers

Entrée gratuite

Du lundi au vendredi de 9h à 17h30
Exposition du 13 avril  au 29 juin 2011

Commissaire d'exposition : Alain Vollerin
Renseignements : 06 32 62 93 21

 

 

Alain Roll réarchitecture la Nature et le Réel...

J'ai voulu démontrer, et cela n'avait jamais été fait aussi clairement avant moi, comment Lyon était devenue au XIXe siècle, la seconde ville de France en matière de peinture, après Paris. Et comment, elle avait accueilli très tôt, après quatre ans de guerre mondiale, la Modernité cézannienne par l'irruption du groupe Ziniar, en 1920.

Dans mon livre, j'ai décrit la volonté de Napoléon 1er d'encourager la formation d'artisans peintres pour les besoins des Fabriques de soieries, provoquant la réouverture de l'école des beaux-arts, en 1807, après le sinistre épisode du Siège de Lyon. Notre école de fleurs fut alors renommée. On venait de toute l'Europe pour admirer au musée les compositions d'Augustin Thierriat, d'Antoine Berjon, de Simon Saint-Jean, etc.

J'ai évoqué la réaction de François Artaud, directeur du musée, qui s'opposa à Pierre Révoil sur la question de la dimension artistique des élèves de l'école des beaux-arts de Lyon, ce qui donna naissance au Salon des Amis des Arts. Question qui sera relancée, quelques décennies plus tard, par l'arrivée de Joseph Guichard.Je suis revenu sur le développement de l'oeuvre de ceux qu'on nomme « Troubadours » et dont l'aventure commença à Paris, dans la classe de Jacques-Louis David.J'ai évoqué les dissensions dont les origines étaient souvent politiques qui amenèrent à l'éviction d'Antoine Berjon, entré à l'école comme professeur, en 1810. Mais aussi, l'ostracisme dont fut victime Joseph Guichard, qui fut élève d'Ingres et Delacroix, belle évolution vers la Modernité, mais qui se heurta au pouvoir de certains caciques, comme le sculpteur Fabisch.

J'ai étudié la présence dans le contexte lyonnais des disciples d'Ingres, et particulièrement des frères Flandrin, mais aussi d'Alexandre-Simon Mazeran, de Michel Dumas (qui fut l'attentif professeur de Tony Tollet), et de Sébastien Melchior Cornu.J'ai découvert pendant ces recherches une date fabuleuse : 1833. Année, ou Jean-Claude Bonnefond, alors directeur de l'école, conçu pour l'offrir justement au parisien Victor Vibert, la classe de gravure qui fit naître de nombreuses vocations, en une époque où le livre, les multiples journaux et les revues réclamaient des images.

Bien entendu, il n'était pas question d'oublier les luministes de l'école de Morestel portés vers la gloire par la critique d'art après leur mort : Ravier, Carrand, Vernay, mais aussi d'Auguste Balouzet et François Lépagnez. Mais, je voulais surtout mettre en avant ceux qui figurent injustement dans « les Interstices » : Claude Dubiez, Eugène Brosse, Girard Saint-Jean, Joseph Brunier, Clovis Terraire, etc.

En résumé, j'ai voulu relever trois axes du fonctionnement de l'activité artistique à Lyon au XIXe : premièrement, la formation à l'école des beaux-arts, deuxièmement, l'entrée dans un salon pour rencontrer des collectionneurs ( le plus illustre et le plus efficace fut le Salon de la Société Lyonnaise des Beaux-Arts), et troisièmement, la réception de l'amateur dans l'atelier spécialement aménagé à cet effet. Comme vous le constatez, rien n'était laissé au hasard. Il s'agissait bien d'une activité artistique, générant un véritable marché. Très souvent, les artistes étaient aussi professeur dans le public, comme Tony Tollet, ou dans le privé, comme Pierre Bonnaud qui eut pour élève Adrien Bas.

Une première version de cette exposition fut présentée l'an dernier, à Morestel, à la Maison Ravier.

Alain Vollerin
Critique et historien de l'art
Commissaire de l'exposition