Alain Roll

Alain Roll

Galerie-mezzanine - LCL Crédit Lyonnais
18 rue de la République 69002 Lyon
Métro et Parking Cordeliers

Entrée gratuite

Du lundi au vendredi de 9h à 17h30
Exposition du 25 mars au 3 septembre 2011

Commissaire d'exposition : Alain Vollerin
Renseignements : 06 32 62 93 21

 

 

Alain Roll réarchitecture la Nature et le Réel...

Né à Lyon en 1938, Alain Roll a fait sa carrière à Paris. Les Lyonnais le connaissent pour sa participation régulière au salon du Sud-Est. Il n'est  pas inutile de rappeler que sa mère, Marguerite Ribeyrolle, fut la conceptrice de Travail et Culture et l'animatrice de la revue Le Spectateur Lyonnais. L'action culturelle fut l'onction baptismale d'Alain Roll. Très tôt, il compris qu'en matière de peinture, il fallait prendre du recul. Qu'il n'était plus possible de peindre comme certains de ses aînés. Qu'il fallait prolonger le progrès de la Modernité cézannienne, et se tourner vers les acquis apportés par le Bauhaus, les Cubistes, etc.  Alain Roll traduit avec sensibilité tous les états d'une forme issue de la Nature : fleurs ( roses, tulipes, etc ), fruits et légumes ( coings, aubergines, poireaux, navets, etc ), paysages ( le Mont Brouilly, Fleurie, Régnié, les vignes du Valais, et la région de Gruyère, etc ). Il structure. Il architecture. Il revitalise en revisitant. Nous passons par l'usage de roses frémissants, de verts intenses, de violets baudelairiens, d'un réel amorphe au sublime le plus enthousiasmant. L'art d'Alain Roll est alors à son apogée.  S'il faut chercher des liens entre l'œuvre d'Alain Roll et l'évolution de l'Histoire de l'Art dans la seconde moitié du XXe siècle, il faut peut-être tourner nos regards  vers ce que Jean-Louis Ferrier décrit comme la " New French Painting " . Ce groupe qui exposa à Londres en 1983 était composé de François Boisrond, de Robert Combas ( qui exposera dans quelques semaines au Musée d'Art Contemporain de Lyon ) et de Rémi Blanchard. Ces trois artistes constituaient déjà le mouvement dit de la Figuration Libre qui était défendu par Catherine Millet dans la revue Art Press. Bien entendu, nous ne sommes plus dans la peinture de chevalet, mais il n'est pas inutile d'évoquer, pour la peinture d'Alain Roll, les dimensions du format. Nous pouvons en appeler aux expressionnistes américains qui furent parmi les premiers à déployer leur vision du monde sur de vastes espaces, à l'échelle des états dans lesquels, ils vivaient. Alain Roll retrouve la même amplitude indispensable à sa totale expression, même, s'il reste très intéressant, et très fidèle à lui même dans de petites surfaces.  Amateur de paradoxes, cultivateur de contraires, désireux de rapprocher les extrêmes, Alain Roll utilise les grands formats pour donner l'apparence de baobabs à de minuscules brins d'herbe. La vie prend alors son essor dans ses détails. Sa cathédrale née de l'observation d'un paysage relativement ordinaire, nous projette dans la divine évocation des grands édifices religieux comme Chartres qui inspira si fortement des poètes, des écrivains comme Léon Bloy, et Charles Péguy. Devant les toiles d'Alain Roll, nous sommes saisis par une force proche de l'exaltation au service d'un regard toujours en décalage sur la Nature qui nous environne. Le monde pictural d'Alain Roll est un peu plus que notre univers. Règnent là un optimisme, des convictions que l'artiste avec la passion qui l'anime, souhaite ardemment nous offrir en partage.

Alain Vollerin
Critique et historien de l'art
Commissaire de l'exposition